Alors que fait rage une polémique aux airs de trompe-l’œil concernant des « pelouses » devant la gare des Guillemins qui sont surtout le prétexte d’un chantage dans le grand monopoly en cours |1|, la plate-forme Guillemins.be, réunissant six associations concernées par le quartier, constate qu’un compromis satisfaisant pour toutes les parties en présence pourrait être trouvé sans contorsions démesurées. Ce compromis, qui permettrait d’éviter de nouveaux retards dans l’aménagement du quartier, fortement préjudiciables à ses habitants et usagers, s’articulerait autour des principes suivants.
— Remettre à l’ordre du jour l’hypothèse, proposée par la SNCB, d’une implantation de la Cité des finances le long de la rue du Plan incliné. À bien des égards (mobilité, cohérence du développement du quartier, possibilités de densifications, survie du commerce de la rue des Guillemins,...), cette proposition est à nos yeux, comme à ceux de bons nombre d’observateurs et de conseillers communaux, nettement meilleure que la solution retenue (la déjà trop fameuse « tour des finances », en bord de Meuse). Les arguments énumérés dans notre communiqué de janvier 2009
restent d’une pleine actualité.
— En échange de ce beau « cadeau », la SNCB pourrait renoncer à ses prétentions déplacées concernant les abords immédiats de la gare : le débat gagnera à ne plus être pollué par des déclarations de responsables ferroviaires considérant que... les bus ne devraient pas être les
bienvenus devant la gare. Ce « deal » se traduirait par une cession, par la SNCB et pour l’euro symbolique, des terrains situés devant la gare (y compris rue Bovy) à la Ville de Liège, en charge de l’aménagement des lieux. Ce retour à la collectivité de terrains expropriés pour partie de
façon abusive permettrait aussi à la SNCB de se retirer du jeu spéculatif dans lequel elle est pour le moment engagée.
— Cette nouvelle distribution des cartes permettrait enfin de ramener à des proportions plus raisonnables le gabarit de la tour envisagée en bord de Meuse au bout de l’esplanade (le projet Dethier et associés envisageait une tour de 75 mètres, au lieu de 120 selon Fedimmo), d’affecter cette tour à une utilisation mixte (logement, hôtel, bureaux,...) et de faire, clairement, de l’esplanade des Guillemins un lieu de vie au service du quartier (en exigeant une nette prédominance de la fonction de logement sur ses abords, en soignant la qualité des espaces publics, en y prévoyant
verdure et espaces de jeux pour les enfants,...), comme le prévoit le plan Dethier & alii. Ces orientations constituent à nos yeux la seule voie permettant de faire de l’esplanade un espace vivant et sûr, habité plutôt que désert.
|1| Lire à ce sujet notre communiqué du 6 août.