Communiqué de presse

Le bâti ne demande rien du tout

Dans « La Meuse » de ce vendredi, l’échevin de l’urbanisme de la ville de Liège, M. Michel Firket, s’étonne du mécontement suscité par l’incertitude qui pèse sur l’avenir du quartier des Guillemins. Nous nous étonnons quant à nous de la désinvolture avec laquelle est géré ce dossier par les autorités. L’échevin prétend agir dans « la plus grande transparence ». Nous lui demandons alors de nous dire qui sont ces gens — qu’on évoque sans cesse mais qu’on ne nomme jamais — qui veulent absolument raser la rue paradis ? Et quels sont leurs arguments ?

Le plan de remembrement urbain (PRU) adopté voici un an était censé servir de feuille de route à l’aménagement de l’esplanade. Voici à présent qu’on déclare ouvertement que ce PRU est en passe d’« évoluer », moins d’un an après son adoption ! Que faut-il entendre par ce doux euphémisme ? À quoi bon ce PRU s’il est susceptible d’être remis fondamentalement en question tous les ans. Fondamentalement : en effet, conserver le front courbe de la rue Paradis était un des points principaux qui distinguait l’espace public proposé par Daniel Dethier et ses associés du boulevard de Calatrava.

M. Firket va jusqu’à se faire l’interprète du bâti qui, à l’en croire, ne demande, lui aussi, « qu’à évoluer ». Nous lui répondons quant à nous que le bâti ne demande rien du tout et qu’il faudrait plutôt se préoccuper de ce que demandent les habitants. D’ailleurs, si le bâti « doit » évoluer (ce qui est fortement discutable pour bon nombre d’immeubles de la rue), il pourra le cas échéant l’être via la revente de gré à gré de certains bâtiments à des promoteurs — une voie qui est en tout état de cause beaucoup moins violente (et moins dispendieuse pour les fonds publics) que l’expropriation de toute une rue.

Nous invitons la majorité communale à tenir sa parole, c’est-à-dire à respecter les grandes lignes du projet qu’elle a présenté à quelques jours des dernières élections communales, en octobre 2006, et sur lequel elle a été élue. Ce projet prévoyait notamment l’arrêt des expropriations d’immeubles de logement et le maintien en l’état de la rue Paradis. Il faut garder cette ligne de conduite, à laquelle l’architecte en charge des travaux, M. Dethier, a d’ailleurs récemment marqué son soutien.

Il ne s’agit pas seulement du bien-être des habitants. Il s’agit de la qualité du projet tout entier, dont chaque Liégeois est légitimement porté à se préoccuper. À l’opposé d’une vision autoritaire de la ville, le projet de M. Dethier (du moins dans la forme qu’on lui connaît à l’heure actuelle) cherche à créer un urbanisme habitable, pensé en fonction de la qualité de vie qu’il peut procurer à ses habitants et usagers plutôt qu’en fonction de l’agrément esthétique qu’il y a à en contempler la maquette.


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